belvaux, site de belval-nord
concevoir pour une communauté de personnes âgées la maison qui les fera habiter en harmonie et quiétude dans un monde souvent chahuté et incompréhensible est pour le concepteur un défi de sensibilité écartant toute provocation. ce nouveau foyer devra protéger et sécuriser des personnes, souvent fragilisées à la fin de leur vie, sans leur faire perdre leur indépendance d’adultes. voilà pourquoi cette maison doit offrir des repères faciles à mémoriser, être lumineuse et alterner des espaces publics intérieurs généreux et des espaces privés rassurants et confortables.
l’insertion du bâtiment dans son environnement urbain est essentielle car elle conditionne non seulement le contexte physique du bâtiment mais surtout prédispose son rôle social dans la ville. les espaces publics ou privés contigus sont à l’origine du volume bâti en lui conférant sa signification urbaine et celui-là à son tour aura une influence essentielle sur le rôle social des seniors. le premier acte de conception se tourne donc vers les espaces urbains pour architecturer ensuite le volume intérieur.
le corps du bâtiment s’insère dans le parc paysager conçu pour le quartier de belval-nord et s’y développe tel un bandeau continu plié en trois ailes. l’aile est longe la place de quartier, l’aile ouest est alignée au bâtiment situé en amont au-delà de la route en serpentine. l’aile transversale longe l’espace d’accueil délimité par la route en serpentine traversant le quartier de belval nord.
les espaces extérieurs au raccord des ailes ont des qualités particulières adaptées aux fonctions de l’immeuble qui les borde. la placette à l’est recueille la vie du quartier avec les allées et venues vers le bâtiment des seniors et les services disponibles au rez-de-chaussée. le parc intérieur aménagé autour de la grande terrasse du restaurant est un espace de repos et de promenade pour les personnes qui veulent trouver un lieu naturel protégé de l’activité trépidante de la ville. le jardin à l’ouest sert les personnes dont le séjour donne sur la terrasse surélevée par rapport au petit ruisseau qui serpente à travers le quartier.
si d’une part le corps du bâtiment est issu des contraintes de l’urbanisme de l’autre l’addition des chambres toujours identiques caractérise ses façades qui en sont le reflet. les chambres des pensionnaires tournées vers l’est, le sud ou l’ouest offrent des espaces de vie privée confortables constitués d’un espace d’entrée avec la salle d’eau, d’un espace principal acceptant trois positions de lit et d’un balcon accessible de plain pied. les places triangulaires aux étages des ailes, est et ouest, baignées de lumière zénithale, réunissent les chambres individuelles autour d’un espace de rencontre destiné aux communautés respectives de trente personnes. ces couloirs élargis fédèrent les habitants de chacune des ailes autour d’un espace à l’identité spécifique.chaque chambre orientée vers un environnement extérieur particulier offre une atmosphère qui pour la place est plus publique, pour le parc plus communautaire, et pour le jardin est plus privée.
les façades habillées de brique sombre et châssis de fenêtres couleur champagne sont structurées en zone publique vitrée au rez-de-chaussée et privée aux étages supérieurs. les incisions des terrasses dans la peau noire du bâtiment soulignent le dynamisme issu de sa forme en plan particulière. l’interaction avec l’horizon du paysage naturel est évidente et confère une élégance singulière aux façades à l’horizontalité affirmée.
le flux des façades se retrouve au rez-de-chaussée dans la perméabilité à la place du quartier ou au parc des pensionnaires. aux étages les chambres donnent sur les terrasses qui d’un trait relient les cellules des habitants en une formule architecturale contemporaine.