Ecole Européenne à Mamer

Construire une école publique est une tâche noble et chargée de responsabilité. Quoi de plus noble que de fournir le cadre efficace et esthétique pour l’éducation égalitaire de jeunes gens ? Quoi de plus difficile que de construire un lieu public offrant les mêmes chances d’éducation au grand nombre sans tomber dans la répétition vidée de toute attention particulière ?

Le contexte du projet n’est pas seulement fourni par le paysage mais aussi par le tracé de végétation traversant le campus et ses six bâtiments. Ainsi l’environnement naturel n’est pas seulement préservé tant bien que mal, mais il est le principe constitutif du projet. L’opposition entre la nature changeante au gré des saisons et l’objet architectural à la géométrie immuable définissent l’atmosphère si particulière du projet.
 
Une nouvelle voie embrassant le campus scolaire est tracée à partir de l’accès au lycée existant. Dans la bulle délimitée par la rue périphérique les bâtiments du campus sont insérés dans un tracé de lignes parallèles issues d’une trame garante d’un ordre général omniprésent. Le front des bâtiments percé de voies parallèles délimite le campus scolaire vers l’extérieur. A travers cette limite l’accès au cœur de l’ensemble scolaire est filtré pour garantir le fonctionnement sécurisé des écoles.

Le programme de l’école est intimement lié à la multitude des usagers dont les besoins, certes similaires, sont spécifiques à l’âge, la culture et la situation de vie de chacun des élèves ou professeurs. La trame des voies parallèles est le lien physique qui en unifiant l’ensemble fonctionnel et esthétique lie les efforts pédagogiques en un ensemble lisible jusque dans le moindre détail. La morphologie similaire des bâtiments en forme de U renforce la rigueur de conception orientée vers la similarité de l’expression générale et la particularité de chaque bâtiment.

Le projet propose une succession d’espaces qui vont de l’échelle du paysage jusqu’à celle de l’individu. Devant les bâtiments des places marquent l’accès vers l’intérieur du domaine scolaire. Celles-ci ont chacune un caractère spécifique induit par la topographie ou les fonctions des bâtiments alentours.

Les différents bâtiments offrent aux élèves un lieu de vie qui est marqué par la qualité des espaces intérieurs. Chaque bâtiment dispose d’une cour centrale intérieure et d’un auvent donnant sur le jardin central. Cette cour sert aussi de point de repère depuis l’intérieur du bâtiment, les couloirs étant rythmés par les perspectives ouvertes sur cet espace de récréation.

Le construit reflète l’ambition pédagogique de l’éducation actuelle et conditionne celle qui sera mise en place dans les années à suivre. Les espaces conçus servent au rassemblement des élèves dans les salles de classe mais permettent aussi de se retrouver en groupe en des places qui sont de simples extensions des couloirs. Ces espaces intérieurs parfois de double hauteur favorisent des rencontres informelles au gré du passage d’une classe à l’autre. Les couloirs ne sont pas de simples voies de circulation mais sont prévus au service des activités qui s’appuient sur ces espaces moins normés.