maison périurbaine à strassen
la transformation ou l’agrandissement, d’une maison qui continue à remplir sa fonction originale, mais ne répond plus aux exigences actuelles de ses usagers, pose certaines questions générales. avant d’entamer le projet le concepteur est tout autant concerné par la construction à modifier que par sa situation dans le contexte urbain ou naturel. cet environnement périurbain révèle quelques paradoxes, blocages, discontinuités, qui conditionnent l’environnement immédiat de la famille concernée. l’environnement urbain interpelle tout autant que l’apparence d’une construction des années 80 issue d’un contexte économique faisant partie intégrante de l’apparence du bâtiment.
durant les cinquante dernières années, sous l’effet conjugué de la croissance économique et démographique, de la révolution des transports, les agglomérations périurbaines se sont considérablement étendues. cet « étalement urbain » s’il était inévitable en terme quantitatif n’était pas inéluctable sous sa forme actuelle très dispersée. il est lié à une politique d’aménagement qui semble avoir renoncé à contrôler l’urbanisation des espaces périurbains, alors que le développement de l’usage de l’automobile rendait ceux-ci très accessibles. en même temps qu’elle changea d’échelle, la ville a donc aussi changé de forme, marquée à la fois par l’intensité de la périurbanisation et l’étendue de sa dispersion.
les maisons situées dans ces zones partagent toutes le même destin de se retrouver dans des non-lieux sans identité particulière. a l’avenir c’est à l’échelle des agglomérations et de leurs zones d’influence que doivent être impérativement appréhendées et traitées les questions d’aménagement et c’est seulement aussi à cette échelle que peut être mise en œuvre une véritable politique de développement durable.
une politique urbaine ne peut se limiter à l’addition de mesures techniques, réglementaires ou financières. elle doit d’abord exprimer la volonté d’un avenir commun et d’un projet partagé par l’ensemble des habitants d’une agglomération. poser aujourd’hui le problème de la ville et imaginer le contenu d’une nouvelle loi sur l’urbanisme, l’habitat et les déplacements renvoient donc inévitablement à la question du « qui fait quoi ». une des clefs du développement urbain à venir se trouve dans la nécessité d’inventer des lieux et des processus qui permettent d’articuler décisions locales et priorités nationales, d’emboîter les deux niveaux de compétence dans un respect commun de la sauvegarde de l’avenir.
il est donc urgent de comprendre et faire comprendre que c’est la place des villes dans l’économie, dans l’évolution de la société, dans le fonctionnement des écosystèmes, qui va déterminer le développement futur et non l’inverse. loin d’être le réceptacle de telle ou telle politique sectorielle, l’urbain en est au contraire le fer de lance, il est le lieu stratégique du développement de demain.
la maison existante est conçue dans le style postmoderne c’est-à-dire en réaction à l’architecture moderne dépouillée, froide. ce mouvement trouvait un engouement certain car il prônait le retour aux formes traditionnelles des éléments architecturaux en renouant avec l’histoire. cependant l’évolution du temps a provoqué une évolution qui faisait que la maison datant des années 80 ne correspondait plus aux exigences d’un habitat aux espaces intérieurs étendus et prolongés vers ceux du jardin. l’intervention proposée par l’architecte est de type minimaliste c’est-à-dire qu’elle recherche la plus petite intervention architecturale possible pour un résultat final ne trahissant en rien l’effort constructif consenti.
les formes de ce type de construction sont épurées, simples et austères. cette architecture s’engage dans une lutte contre les tendances romantiques en encourageant un langage architectural, caractérisé par la simplification des formes et le rejet de l’ornementation.
elle se réfère à tous les « modernes » qui progressivement ont travaillé à abstraire et dématérialiser l’architecture, pour en arriver, comme philipp johnson et bien d’autres, à construire des maisons de verre – constructions qui auraient enchanté un paul scheerbart, déjà soucieux en 1914 d’émanciper l’homme par la transparence généralisée de la glasarchitektur.
c’est incontestablement mies van der rohe qui donne au mouvement son projet esthétique, résumé en une formule lapidaire, « less is more » et une architecture exemplaire, dont le pavillon allemand, construit en 1929 pour l’exposition universelle de barcelone et plus tard la farnsworth house (1946) sont devenus les icônes. les références utilisées pour ce projet sont cependant plutôt celles des maisons lange et esters construites par mies à krefeld en 1928.
l’architecte avait pour mission d’agrandir l’espace de séjour et de réorganiser les fonctions au rez-de-chaussée. l’ancienne terrasse, située devant la cuisine, offrait l’espace nécessaire à une prolongation du séjour pour recueillir la salle à manger. le déplacement de la cuisine vers la pièce donnant sur le pignon est permettait, tout en desservant la salle à manger, d’aménager une sortie couverte vers le jardin. le sol du séjour agrandi, habillé de pierre de solenhofen, s’étale sur toute la largeur de la maison en offrant une vue variée sur les espaces restructurés du jardin. les anciens murs de façade percés par des baies de grande taille, reçoivent des portes vitrées coulissantes qui par les deux marches d’un escalier en bois donnent accès au jardin. la façade sur jardin et les terrasses sont habillées au sol et aux murs en brique de terre cuite. l’emploi d’un seul matériau unit l’intervention nouvelle et crée le contraste nécessaire par rapport à la façade existante en enduit. la transformation et l’agrandissement de l’immeuble sont obtenus par la mise en œuvre de formes géométriques simples qui ont l’ambition d’imposer une esthétique évidente.