L’agglomération du Bridel qui accueille cette maison bénéficie de la proximité de la ville de Luxembourg tout autant que des belles forêts qui l’entourent. Les maisons des années soixante sont remplacées au fur et à mesure par des maisons contemporaines qui mettent à profit le caractère verdoyant de cette cité dédiée entièrement à l’habitat. Cette mutation rapide confronte l’architecte à des interrogations fondamentales sur la relation homme – espace car l’habitat est toujours lié à un lieu particulier dont les caractéristiques sont déterminantes pour la destinée des habitants. Habiter un lieu déterminé est un besoin fondamental qui par des relations invisibles et muettes conditionne l’attachement des hommes à l’espace de travail, l’espace public ou l’espace naturel. Le contexte de l’espace privé à créer est lié dans ce cas à une profonde mutation poussée par les intérêts du marché de l’immobilier.

Ces maisons jumelées sont le témoignage de l’évolution récente de l’habitat individuel au tournant du XXIème siècle. Au cours des dernières trente années l’évolution des aménagements intérieurs a été remarquable par la continuelle spécialisation des fonctions des pièces et la mécanisation des cuisines. En complément les multiples mesures nécessaires à la réduction de la consommation en énergie imposent des choix techniques qui bouleversent la configuration de l’habitat tout autant que son expression vers l’extérieur.

Ces maisons situées sur un coin de rue s’affirment par leur volume important et le béton bouchardé des façades. Au-dessus du niveau du garage l’espace de séjour avec ses différentes fonctions de la cuisine, de la salle à manger et du living s’ouvre à l’arrière vers une terrasse généreuse surplombant le jardin. L’intégration de plantes aux différents niveaux participe à la volonté de lier l’intérieur au milieu naturel environnant. Les grandes ouvertures découpées dans le bloc de béton s’affirment par leurs dimensions et les espaces qu’ils incorporent devant les vitrages situés en un plan plus reculé. L’escalier droit intérieur définit la géométrie des surfaces dédiées aux fonctions secondaires vers le pignon intérieur et les lieux de séjour au contact des façades.